Faut-il fuir les conflits à tout prix ?

Dans les entretiens, nous mettons souvent à jour la peur du conflit et le recours à des stratégies d’évitement : on préfère se taire, ou changer de sujet, plutôt que de confronter des différences de perception , d’opinion, de goûts ou de besoins.
C’est parfois la plus sûre manière de nourrir des conflits intérieurs … qui peuvent finalement nuire à la qualité des relations familiales ou conjugales !

Adoption : je suis adoptant, adopté …

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La filiation par adoption est une filiation singulière, dont les enjeux  psychiques sont souvent négligés. 

En quoi cette façon de “faire famille” se distingue t-elle des autres ? 

En tout et … en rien ! C’est sans doute que certains sujets “piquent”  les zones plus sensibles chez les personnes concernées ! 

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La famille adoptive comme la famille biologique, construit son histoire autour de  thématiques fondatrices :  fécondité, abandon, fidélité, sécurité ou insécurité, rivalités, amour, confiance, attachement, transmission, sexuel, tabous …

Il arrive que l’un de ces sujets,  apparemment sans lien avec la situation, vienne , à un moment de leur  histoire , troubler les personnes concernées par la situation d’adoption, quelle que soit leur place dans le système familial (parents, enfants, famille élargie)  

Quelques exemples de situations rencontrées :

  • Je suis adopté(e) et je deviens parent : je l’ai choisi et pourtant , c’est compliqué …
  • Je suis adopté(e) et je n’arrive pas à construire ma vie amoureuse…
  • Je suis adopté(e) et je pense à ma famille biologique. 
  • Frères et soeurs biologiques et adoptés : comment le vivre harmonieusement ? comment le faire vivre harmonieusement à nos enfants ? 
  • Notre enfant vient d’arriver  et nous nous sentons bousculés, épuisés .
  • Je devrais être heureux(se) alors que mon enfant vient d’arriver et je me sens épuisé(e) et fragile. 
  • Nous sommes  parents adoptifs et c’est compliqué avec notre ado … Nous n’arrivons pas à faire la part des choses entre ce qui relève de sa situation et la crise d’ado lambda …
  • Notre enfant a vécu des choses horribles avant son arrivée à notre foyer … Comment en parler ? 
  • Notre relation de couple est abimée par nos années d’attente de l’arrivée de l’enfant. 
  • Nous sommes parents adoptifs et nous trouvons que notre enfant n’a pas toute sa place dans la famille élargie …

Intimité du couple : de quoi parle t-on ?

Cette question de l’intimité du couple est presque toujours centrale dans les entretiens de couple. C’est autour de cette notion d’intimité qu’un couple conjugal se différencie d’un binôme de colocataires , d’une fratrie très liée, ou d’une paire d’amis très proches .

C’est souvent quand cette nuance n’est plus très nette que les couples consultent. “Nous sommes devenus de bons copains , nous sommes seulement des parents, nous sommes des colocs’ …” sont des phrases récurrentes dans l’entretien de conseil conjugal et familial. 

  • De quoi parle t-on ?

Il y a certes  des parentés et des points communs entre toutes les formes d’intimité : la confiance, les confidences, la connaissance approfondie de l’autre,  des expériences traversées ensemble, la tendresse parfois . Un élément cependant vient distinguer l’intimité conjugale de l’intimité fraternelle ou amicale : c’est la sexualité, autour de laquelle se tricote  une rencontre qui n’appartient qu’au domaine conjugal . La sexualité implique une activité génitale, mais également psychique, en ce que l’on donne accès à l’autre à “des parties de nous” qu’un meilleur ami ne connaitra jamais.

Et quand le couple, pour diverses raisons, n’a pas ou peu d’activité “génitale” , l’intimité psychique conserve cette dimension spéciale qui peut se cultiver. On peut former un  couple conjugal avec la maladie, le handicap, la vieillesse, la fatigue. 

Ce n’est un secret pour personne : la sexualité se modifie avec l’âge des partenaires, leur histoire,  et la durée du couple. La lune de miel, au bout d’une durée variable , cède le pas à une vie plus tranquille, plus installée où la forte activité sexuelle qui l’accompagnait est mise à l’épreuve du quotidien, des routines, de la parentalité , de la fatigue,  de la réalité des corps , des différences de rythme, de désir et de besoins des partenaires. 

En entretien de conseil conjugal, on rencontre souvent le couple ou l’un des partenaires autour de cette dernière question : l’accordage des rythmes et des besoins des partenaires. Dans de nombreux cas, l’absence de communication sur ce sujet est mise à jour. 

Je vous invite à écouter ici  la conférence de Carolle Graff qui évoque ce sujet. 

https://youtu.be/ORayk35qiaM